Avantages et inconvénients d'une maison en briques

Avantages et inconvénients d’une maison en briques

Lorsqu’on s’arrête devant l’enfilade de maisons en brique rouge de Yamachiche, ou face à la maison des Ferron de Louiseville (en Mauricie), force est d’admettre que la brique rouge apporte un cachet unique aux maisons. La brique équipe autant des immeubles patrimoniaux que des bâtiments neufs. Elle s’agence à peu près à tous les styles et c’est l’un des matériaux de construction les plus fréquemment utilisés sur toute la planète. Les maisons en brique se déclinent en de nombreux styles différents. Elles connaissent un renouveau grâce à de nouvelles méthodes de construction.

L’histoire des maisons en brique au Québec

La brique a commencé à se répandre au 19e siècle en Nouvelle-France, après l’arrivée des Britanniques à la fin du 18e siècle. Elle a d’abord servi de lest dans les bateaux venus d’Angleterre qui repartaient avec une cargaison de bois de charge équivalente. Cette brique schisto-calcique n’était pas rouge mais ocre (ou chamois). Dénommée brique d’Écosse, elle s’échangeait au port et on en trouve encore les traces dans quelques bâtiments du Vieux-Québec.

Après la brique d’Écosse, la brique rouge s’est répandue à la faveur de procédés industriels déployés par exemple rue de la Briqueterie à Québec ou sur la côte de Beaupré. La machine à mouler d’Ellis apparue en 1834 a considérablement amélioré le procédé de fabrication de la brique d’argile cuite.

Au cours de la première moitié du 19e siècle, la brique était surtout utilisée comme matériau de remplissage des murs de façade en pierre, comme parement des façades latérales et pour les murs de refend. À partir de 1860, on l’utilise de plus en plus en façade principale.

Suite à des incendies dévastateurs, la brique est avantageusement venue remplacer le bois en construction. Si son premier usage était dans la production de fours, avec des briques réfractaires, la brique est surtout venue, comme dans les Trois Petits Cochons, sauver des vies. L’existence d’environ 105 briqueteries a été estimée au Québec vers1886. Il n’en restait que 6 en 1980.

Les différents types de maisons en brique

La brique de construction est aujourd’hui déclinée dans tout le Québec en plusieurs tons et qualités. Autour de Montréal et de Québec, c’est l’argile sédimentaire qui a principalement servi à la production d’une brique locale, composée d’argile et de sable, dont les teintes varient du rose saumoné au brun selon le degré de cuisson. La brique de schiste est de qualité supérieure et se décline dans les mêmes tons. La brique silico-calcaire, composée de sable et de chaux vive pulvérisée, a été utilisée et produite localement à partir de 1913. La brique de ciment est faite de poudre de ciment et de sable. Obtenue par malaxage et prise du mortier, elle est de teinte grise.

Concernant sa fabrication, la brique peut être :

  • alvéolée
  • pleine (la surface des trous ne dépasse pas 25 % de la surface d’appui)
  • moulée à la main (anciennement)
  • reconstituée (utilisée avec des colorants elle offre un grand choix de couleurs)
  • profilée
  • comprimée
  • à texture
  • émaillée
  • vernissée
  • circulaire (brique claveau)

Suivant la destination du bâtiment, des combinaisons de différentes qualités de briques sont utilisées. La brique est particulièrement appréciée en construction pour :

  • sa chaleur
  • son aspect robuste
  • sa texture
  • sa polyvalence

La brique est maintenant un matériau de luxe, toujours autant prisé par les architectes sur des projets prestigieux ou personnalisés. L’intérêt pour la brique n’a jamais faibli au Québec.

Les désavantages des maisons en briques

Outre le nombre restreint de briqueteries ayant survécu au dieu béton, qui en fait aujourd’hui un matériau rare et cher, la brique se destine à deux usages : en parement ou comment matériau de construction primaire. Il existe cependant des solutions au prix de la brique. Des briques plus larges permettent par exemple d’en réduire le coût global sur un projet de construction de maison.

Dans une maison en briques, les fondations demanderont un renforcement du fait du poids du matériau. Sa forte densité limite son emploi dans des constructions de plain-pied ou à un étage.

La construction d’une maison en briques requiert en outre une main d’œuvre qualifiée pour la maçonnerie et prendra plus de temps, ce qui en augmentera d’autant la facture finale. Par ailleurs, si la brique est d’une exceptionnelle durabilité, elle est sujette à l’effritement et peu résistante à l’humidité.

Le facteur d’isolation thermique de la brique traditionnelle est très faible et, au niveau environnemental, on privilégiera de la brique recyclée ou recomposée.

Les avantages des maisons en briques

Le principal avantage de la brique, outre son esthétique valorisante, est que sa masse thermique se convertit en efficacité énergétique. Elle est adaptée à la rudesse du climat et possède d’autres caractéristiques intéressantes, notamment :

  • elle ne contient aucun produit toxique
  • c’est un bon insonorisant
  • elle est recyclable
  • elle résiste au feu et aux écarts climatiques
  • écologique, elle peut être employée dans la construction de maisons passives

La simplicité de sa fabrication fait retrouver à la brique un intérêt chez les amateurs de nouveautés et de recherche de performance énergétique.

L’avenir est-il dans la maison en briques de terre crue ?

Aujourd’hui on trouve des maisons faites de blocs de terre crue (contrairement à l’argile cuit) façonnés séparément à la presse manuelle. Ce type de briques de terre remplace les panneaux de gypse. Ces maisons qui respirent littéralement sont le plus souvent l’œuvre d’auto-constructeurs ayant eux-mêmes réalisé leurs quelques milliers de briques de terre et attendu patiemment le séchage qui dure un mois à l’air libre.

On découvre de plus en plus d’exemples de ce type, comme par exemple cette recette : un sandwich isolant et respirant composé de briques de terre sur ossature conventionnelle de bois comblée de cellulose giclée puis, vers l’extérieur, de panneaux en fibre de bois, d’une membrane pare-air, de fourrure créant une couche d’air et, enfin, d’un revêtement en planches de cèdre.

Cette méthode permet de se passer de pare-vapeur car ces briques ont la caractéristique d’absorber la vapeur d’eau. Les propriétés de ces maisons en qualité de masse thermique et d’hygroscopie sont exceptionnelles, sans parler du bilan environnemental extrêmement satisfaisant.

Au niveau esthétique, ces briques grises ressemblent à s’y méprendre à des briques de béton et ne nécessitent aucun revêtement intérieur.