Isolation acoustique des murs : qu’est-ce qui fonctionne le mieux?

Une personne sur quatre est sensible au bruit et pour une sur dix le bruit d’un marteau-piqueur est une torture. De plus, les Québécois vivent de plus en plus en ville et les querelles de voisinage se multiplient à cause des nuisances sonores. Le bruit peut rendre malade, ce qui a poussé l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) à publier un avis sur le bruit en 2015. L’isolation acoustique n’a jamais été autant au cœur des débats de voisinage et de santé publique. Un locateur est par ailleurs tenu de procurer la jouissance paisible du logement à son locataire pendant toute la durée du bail en vertu de l’article 1854 du Code civil du Québec.

Pourquoi penser à l’isolation acoustique est devenu prioritaire ?

Deux fois plus de personnes habitent en ville comparativement aux année 1950, dont 10 % subissent des niveaux de bruit nuisibles à la santé au Québec et le double se plaint du bruit.

Les querelles de voisinage sont plus fréquentes et les nuisances sonores viennent généralement en tête des statistiques et sondages au sujet des rapports de voisinage. L’isolation acoustique du logement est d’autant plus importante pour vivre en santé auprès de ses voisins.

Que faire pour améliorer l’isolation acoustique ?

Seul un acousticien, expert en acoustique du bâtiment, pourra vous fournir un diagnostic complet et de qualité. Les réhabilitations sont toutes uniques car elles dépendent de la construction d’origine et, même en traitant un ensemble d’unités dans un même immeuble, l’expertise est la première étape.

Parmi les objectifs à atteindre, l’isolement acoustique correspondra à un certain niveau de performance acoustique. Les mesures de bruit sont exprimées en dB (décibel) ou en dB(A) (décibel pondéré A ou unité du niveau de pression acoustique).

Le Code de la construction, dans sa version 2005 encore en vigueur dans plusieurs villes, oblige de mesurer un indice de transmission du son (ou ITS) de 50 pour les murs entre des habitations conjointes.

En matière d’isolation acoustique, il faut en outre distinguer les bruits aériens (son de la télévision ou de la rue) des bruits de chocs (ou d’impacts, comme le bruit de talons). Leurs conséquences sur les types de matériaux utilisés pour remédier aux problèmes de bruits ne seront pas les mêmes.

L’isolation acoustique se fera en priorité sur les plafonds, les planchers et les murs. Enfin, les techniques employées dépendront des types de surfaces et de divers principes comme le principe de désolidarisation.

Les matériaux d’isolation acoustique les plus performants pour les murs

On peut isoler les murs en utilisant une double épaisseur de panneaux de gypse de 5/8 de pouce, posée sur des barres résilientes qui absorbent les vibrations (et jamais directement sur les colombages sinon on ne fait qu’amplifier les bruits). Pour une totale étanchéité on utilisera du scellant acoustique. Il faudra encore penser à calfeutrer toutes les fissures dans les murs, sous les plinthes, autour des prises électriques, etc.

Le liège est un isolant acoustique performant pour les murs, sur 8 à 12 pouces d’épaisseur. D’origine naturelle, il ne s’altère pas avec le temps, est facile à installer sur le bois et sur le béton, et ni allergène ni toxique. Il est idéal pour notamment l’isolation acoustique d’un cinéma maison et c’est l’un des moins chers à 0,55 $ le pied carré en rouleaux.

Quand vous isolez les murs, pensez à changer les portes pour des portes pleines si celles-ci sont creuses. Munissez-les de plus d’un coupe-froid. Une bande résiliente, le plus souvent en silicone, sera ajoutée sous les moulures pour éviter un espace de flottement entraînant une répercussion des bruits d’impacts. C’est le même effet tambour qu’on constate dans les pièces vides.

Les matériaux d’isolation acoustique les plus performants pour plafonds et planchers

Pour l’isolation d’un plafond, deux techniques sont recommandées par le CAA-Québec :

  • l’isolation acoustique avec retrait du plafond
  • l’isolation acoustique sans retrait du plafond

Dans le premier cas on met tout à nu, y compris les fourrures de bois fixées aux solives. Le choix de l’isolant (fibre de verre, fibre de roche ou fibre de cellulose) entre les solives du plancher dépendra de son prix et de son efficacité en fonction de la configuration. La fibre de cellulose revient à 1 $ le pied carré en moyenne (auxquels s’ajoutent 2 $ le pied carré s’il faut percer les murs et le plafond) sur 9 à 12 pouces d’épaisseur.

Quel que soit le choix, l’isolant acoustique sera complété par deux épaisseurs de planches de gypse d’un demi pouce, vissées aux profilés, avec chevauchement des joints de 12 pouces, ou plus, d’une couche à l’autre. Enfin, un joint de scellant acoustique sera appliqué sur tout le périmètre de la jonction mur-plafond entre les deux couches de gypse pour assurer une étanchéité optimale.

Dans le second cas, on ne fera qu’ajouter une deuxième couche de planches de gypse à affaiblissement acoustique d’un demi pouce sous l’actuel plafond, fixée aux colombages. Des coussins de laine de fibre de verre rose de 2,5 pouces entre les colombages assureront les jointures. Les panneaux en fibre de bois seront généralement moins efficaces contre le bruit que le gypse.

Pour l’isolation d’un plancher flottant, une membrane acoustique sera installée sous celui-ci au prix de 0,70 $ à 2,50 $ le pied carré. Elle peut être en mousse alvéolée, en caoutchouc, en fibre de coton ou en polyéthylène pour un investissement minimal. Un plancher parfaitement isolé devrait être composé de deux contre-plaqués (un de 5/8 de pouce et l’autre de 3/8 de pouce) cloués ensemble mais simplement posés sur la membrane. C’est important pour limiter les bruits d’impacts.

Sur un plancher de bois franc, on emploiera la technique du double encollage qui consiste à coller la membrane acoustique directement sur le plancher, pour ensuite recouvrir la surface d’une autre épaisseur de plancher.

En guise de conclusion, sachez pour terminer que pour être admis aux normes LEED un matériau doit comporter un certain pourcentage de matières recyclées. Aujourd’hui le choix d’un matériau est fortement dépendant de son origine et on privilégiera les matériaux de construction en matières recyclées, y compris en isolation acoustique, qui offrent en outre de bonnes performances.