L’acoustique d’un bâtiment est une science complexe trop souvent négligée dans la construction, principalement pour des raisons de budget. On peut heureusement intervenir plus tard en rénovation afin de corriger certains défauts ou des négligences qui peuvent nuire au bien-être lorsqu’on vit dans des pièces mal isolées phoniquement. Trop d’air, phénomène de réverbération et bruits d’impacts sont les principales raisons pour lesquelles l’insonorisation de plafond devient nécessaire quand elle nuit au confort.
Les mesures d’insonorisation de plafond
Pour les bruits aériens (voix, sonnerie de téléphone, radio, télé, etc.) l’indice de transmission de son (ITS) ou « sound transmission class » (STC) détermine le degré d’atténuation du son entre deux pièces. Selon le Code de construction datant de 2005, l’ITS minimal devrait être de 50, idéalement de 55.
Les bruits solidiens se propagent sous forme de vibrations, dont les sources peuvent être un instrument de musique, un ascenseur, une machine à laver, etc.
L’effet tambour dû à la réverbération des ondes est provoqué par les creux au sein des structures. Plus ils sont importants et plus les ondes d’impacts se répercutent dans les pièces voisines.
Les bruits d’impacts peuvent avoir différentes sources :
- marcher en talons
- jeux d’enfants
- chutes d’objets
- musiciens en herbe
- party de fin de semaine
- travaux
En acoustique du bâtiment, il existe 3 indices indicatifs de la qualité de l’insonorisation pour les bruits d’impacts : IIC (« Impact Insulation Class »), FIIC (« Field Impact Insulation Class ») et AIIC (« Apparent Impact Insulation Class »).
Le Code National du Bâtiment (CNB) n’exige pas de minimum de performance acoustique pour les bruits d’impact, mais recommande cependant un FIIC de 55 pour procurer un minimum de confort aux occupants.
Insonorisation de plafond : l’injection de cellulose
L’une des techniques les plus couramment utilisées pour l’isolation en général et l’isolation phonique en particulier est l’injection de cellulose. La densité de matière à injecter sera en moyenne d’environ 3,2 lbs. (ou 1,36 kg) au pied cube pour ne laisser aucun espace libre. Excellent isolant thermique c’est aussi un scellant acoustique facile à déployer dans un espace creux. Écologique, il est fabriqué à partir de 85 % de fibres de papier journal recyclé et de 15 % de matériaux biodégradables, non-toxiques, non-corrosifs et ignifugés (anti-feu).
C’est donc une technique valable dans une maison disposant d’un grenier par exemple, un peu moins pratique dans un condo (à moins de l’employer au moment de la construction).
Pour obtenir une bonne isolation phonique après avoir comblé les cavités laissées vides par lesquelles se propagent les sons, on ajoutera par exemple des barres résilientes et des panneaux de gypse.
L’insonorisation de plafond mixte
On pourra aussi utiliser des matériaux mixtes, sans retrait de plafond : gypse et fibre de verre. La technique consiste à ajouter une deuxième couche de planches de gypse sous l’actuel plafond. La procédure est la suivante :
- mise en place de colombages de métal de 2,5 pouces (vissés à chaque tranche de 24 pouces aux fourrures de bois du plafond existant)
- insertion de coussins de laine de fibre de verre de 2,5 pouces entre les colombages
- fixation d’une couche de planches de gypse d’un demi pouce aux colombages
Cette technique est efficace dans les condos. Elle s’accompagne de la pose de joints scellant acoustiques.
Pour des pièces comme un cinéma maison, des panneaux acoustiques spéciaux seront préconisés. Mais ils sont relativement chers.
L’insonorisation de plafond avec ou sans retrait ?
Les fibres de bois recyclé sont moins efficaces contre les bruits d’impacts. Pour obtenir un bon indice d’isolation phonique, il existe des panneaux acoustiques spécialement conçus pour arrêter les ondes sonores à la fois aériennes et d’impacts. Les panneaux de gypse ont l’avantage d’être suffisamment denses. De plus, ils peuvent se poser en une seule couche sans retrait du plafond.
Dans d’autres cas, il faudra peut-être retirer le plafond, si, par exemple, aucune cavité n’a pu être repérée pour injecter la fibre de cellulose. Il suffit parfois de creuser une ou plusieurs tranchées. Si la hauteur de plafond le permet, la pose d’un sous-plafond permettra de créer l’espace nécessaire à l’injection de fibres de cellulose sans tout briser.
S’il est inévitable de briser le plafond, la technique la plus courante consiste à poser des profilés de 24 pouces remplis de fibre (de laine de roche, de verre ou de cellulose) puis 2 épaisseurs de planches de gypse d’un demi pouce, vissées aux profilés avec chevauchement des joints de 12 pouces ou plus d’une couche à l’autre.
Ici aussi, un joint acoustique assurera une étanchéité maximale.
Les peintures pour insonorisation de plafond sont-elles efficaces ?
Le moindre trou percé dans le plafond peut laisser se propager les bruits, suite par exemple à la pose de luminaires. Un sous-plancher laissé vide agira comme un vrai couloir sonore.
En magasinant vous trouverez des peintures qui prétendent pouvoir atténuer jusqu’à 30 % des sons et des bruits. Est-ce vraiment le cas ? Comment une couche aussi mince peut-elle véritablement isoler phoniquement ?
Les tests démontrent que ces peintures sont relativement efficaces contre les sons stridents et aigus. Si vos voisins du dessus sont parents d’enfants friands de vocalises ou propriétaires d’un chien aux aboiements stridents, l’atténuation peut éventuellement s’entendre. La peinture anti-bruit semble pouvoir en effet atténuer jusqu’à -15dB(A) ce qui équivaut à un bruit de chuchotement : c’est peu, mais la différence peut parfois compter.
Quels coûts pour l’insonorisation de plafond ?
Les installateurs d’isolations phoniques ne feront pas tous un diagnostic précis et mesuré. L’intervention d’un acousticien professionnel se chiffre à environ 500 $ pour obtenir un diagnostic complet.
L’injection de fibre cellulosique revient à environ 0,85 $ / pi2. Son principal avantage au niveau financier est que la densité de matière utilisée influence peu la facture finale.
Pour les panneaux de gypse, les prix peuvent fortement varier selon les caractéristiques et l’épaisseur : de 10 $ à 60 $ le panneau de 4 pi x 12 pi en moyenne.
Le plus important dans l’insonorisation de plafond est de respecter le principe de désolidarisation ou l’importance de séparer les différents éléments de la structure à isoler afin de limiter la propagation du son à l’endroit où il se répercute en premier.