La détection de fissures de fondations d’une maison est souvent considérée comme de l’usure normale. Les cas demeurent assez rares où l’intégrité de la bâtisse sera remise en cause et ce n’est pas toujours un vice de construction. Tôt ou tard, une maison risque de connaître un risque de fissures dans ses fondations mais il est essentiel de pouvoir distinguer les situations plus graves, qui nécessiteront des travaux urgents et parfois compliqués, des cas moins alarmants.
Les causes possibles des fissures de fondations
Une fissure peut avoir de nombreuses origines. On peut retracer l’origine de fissures dans les fondations à partir de :
- présence de pyrite, de radon ou d’ocre ferreux
- infiltration d’eau
- ancien sol humide
- présence de matière organique dans le sol
- glissement de terrain
- remblai défectueux
- drainage déficient
Les sols sont vivants, ils bougent, ils sont friables, sensibles aux vibrations, au climat, aux intempéries, etc. En comparaison, la semelle et les murs en béton des fondations d’une maison se présentent comme des blocs immuables qui peuvent se fendre en cas de forte contrainte.
La maison repose sur une semelle de béton. Si le sol s’affaisse, c’est toute la maison qui suit. Un remblai qui se tasse, un sol qui retient l’eau ou qui bouge peuvent causer l’affaissement de la dalle de béton.
D’autres causes ont des origines minérales. Dans les régions où le sol est ferreux et quand il y a présence d’eau et d’air, se forment des dépôts d’ocre, de couleur orangée comme la rouille, qui peuvent finir par bloquer le drain.
La présence de pyrite dans le remblai peut provoquer un gonflement des pierres et causer la fissuration de la dalle ou des murs. La présence de radon dans le sol n’est pas une cause mais il peut s’infiltrer plus facilement dans la maison si les fondations sont fissurées et provoquer des cancers du poumon. Ces problèmes sont très variables suivant les régions.
Ce sont aussi parfois des combinaisons de différentes origines qui peuvent aggraver la situation. Un exemple : des secteurs comme Mékinac ou Trois-Rivières sont souvent en proie aux inondations tout en étant, de surcroît, des régions où sont détectés des problèmes de pyrite.
Fissures de fondations : dans quels cas est-ce grave ?
Une fissure peut être active ou passive. Une fissure active est une fissure qui évolue plus ou moins rapidement avec le temps. Elle peut s’allonger, s’écarter ou se multiplier. Si la détérioration est rapide (visible sur quelques semaines ou moins d’une année) une intervention urgente sera nécessaire. La structure et l’intégrité des fondations pourraient être remises en question et la maison peut risquer l’effondrement. Les fondations peuvent ne plus remplir leur fonction principale : tenir en sécurité la maison dans le sol.
Il faudra également évaluer la gravité du problème en fonction de la partie touchée : les murs ou la semelle (ou les deux). Une inspection est rapidement indispensable afin de connaître sans nul doute possible les causes de la fissuration.
Si vous habitez dans des régions sujettes aux problèmes d’ocre ferreux, de radon ou de pyrite, des inspections régulières ne seraient pas inutiles. De même, après des inondations, il ne faudrait pas traiter l’apparition de fissures à la légère. Les sols argileux sont particulièrement exposés aux glissements de terrains, même minimes. La vallée du Saint-Laurent est l’un des trois endroits au monde les plus propices aux glissements de terrain en raison de ses sols argileux.
Cependant, toutes les fissures de fondations ne sont pas alarmantes, ni liées à un vice caché, ni à un défaut de construction.
Fissures de fondations : dans quels cas est-ce réparable ?
Une fissure passive est considérée stable. Elle n’évolue pas ou très peu avec les années. Son seul gros défaut est d’être inesthétique. Elle peut apparaître dès les premières années après la construction ou bien après.
Dans le premier cas, il peut s’agir d’un retrait du béton ou encore d’un mauvais compactage. Elle peut se stabiliser durant les premières années et il ne sera pas urgent d’intervenir. Une inspection du solage est cependant recommandée afin de s’assurer qu’une réparation empêchera de la voir réapparaître.
Tant que l’inspection du bâtiment n’aura pas conclu à un grave défaut d’intégrité, la réparation peut soit attendre soit s’effectuer sans trop de gêne.
Comment réparer une fissure de fondation ?
Dans les cas les moins sérieux, les réparations peuvent s’effectuer depuis l’intérieur, selon les experts. D’autres préconiseront systématiquement d’attaquer les travaux par l’extérieur. Dans ces situations non urgentes c’est le remplissage de mousse de polyuréthane qui sera généralement conseillé. Ce matériau est en effet hautement résistant. De plus, la mousse de polyuréthane se caractérise par une durabilité exceptionnelle, une résistance à la déchirure et une capacité de mouvement de plus ou moins 25 %, offrant ainsi une marge confortable d’expansion ou de contraction.
Le polyuréthane comme scellant pour béton pulvérisé par pompe hydraulique est en outre hydrophile et plus souple que l’époxy (polyépoxydes) par exemple. Il conviendra mieux si la source des fissures provient d’infiltrations d’eau. Mais si la fissure mesure plus d’1/8 de pouce il faudra trouver une autre solution, car un simple colmatage ne suffira pas.
Dans les cas graves, quand par exemple les murs ne reposent plus sur une semelle qui s’enfonce, la maison pourrait devoir reposer sur pilotis. Parfois, un levage de maison sera nécessaire afin de remettre en état les fondations. C’est souvent la solution employée après de fortes inondations.
L’excavation du sol entourant la maison est inévitable dans les cas graves et lorsqu’on s’attaque au problème depuis l’extérieur. Dans les cas de présence de pyrite il faudra probablement remplacer la semelle de béton complète et le remblai.
Il est toujours bon de rappeler à quel point il est important de régulièrement (tous les 3 à 5 ans) faire inspecter sa maison afin de détecter d’éventuels problèmes rapidement, avant qu’ils ne deviennent insurmontables. Enfin, des programmes de subventions et d’aides aux travaux (en remboursements ou en crédits d’impôts) existent dans les régions concernées par les problèmes liés aux éléments naturels : renseignez-vous auprès de votre municipalité !