Comparativement à l’électricité au Québec, le chauffage au mazout n’est guère répandu, sauf dans certaines régions et dans des bâtiments institutionnels anciens.
Qui utilise le chauffage au mazout au Canada et au Québec ?
Il y a dix ans, près de la moitié (47 %) des ménages canadiens utilisaient le gaz naturel comme principal combustible de chauffage, tandis que 37 % utilisaient l’électricité. Seuls 9 % des ménages utilisaient le mazout au pays, 6 % le bois ou les granulés de bois et 1 % le propane.
Selon Hydro-Québec, Gaz Métro et Régie de l’énergie ces proportions ont varié comme suit au Québec en 2016 :
- électricité : 70 %
- bois : 13 %
- gaz naturel : 10 %
- mazout : 7 %
D’un ménage sur cinq dans les années 1990, c’est désormais moins d’un sur dix qui utilise cette source d’énergie pour se chauffer au Québec. Si la consommation de mazout n’a pas la faveur des Québecois, c’est principalement à cause des hausses de prix liées aux prix du pétrole et au climat peu clément. Malgré + 12,3 % de hausse des prix de l’électricité entre 2013 et 2016, la principale source d’énergie au Québec, y compris pour se chauffer, demeure hydroélectrique et le mazout est plus cher encore. Comment le chauffage au mazout peut concurrencer une telle domination de l’électricité ?
Les avantages du chauffage au mazout
Le confort de chaleur est uniforme et rapidement obtenu dans un foyer. L’eau est chauffée 5 fois plus rapidement qu’avec l’électricité.
La livraison d’huile de chauffage bénéficie du libre choix du fournisseur, ce qui rend sa livraison relativement aisée.
Les nouvelles technologies ont permis d’améliorer l’efficacité énergétique et de réduire l’émission de polluants de ce type de chauffage. Le mazout est sécuritaire, il n’explose pas. Les chaudières récentes ne dégagent aucune odeur désagréable.
Le consommateur est éligible à une protection d’assurance pour fuites et débordements lorsque le réservoir intérieur a moins de 20 ans et dans le cas d’un réservoir extérieur de moins de 10 ans non enfoui.
Les inconvénients du chauffage au mazout
L’entretien d’une fournaise est problématique :
- une inspection de la fournaise et du réservoir devrait être faite annuellement
- un détecteur de monoxyde de carbone devrait être fonctionnel et vérifié périodiquement
- la cheminée doit être entretenue
- le brûleur devrait être récent pour une meilleure efficacité
De nombreux risques sont associés aux réservoirs de mazout âgés, comme un bris ou une rupture de réservoir.
Le prix est également un problème pour les ménages et les institutions. Le litre d’huile à chauffage a frisé le dollar au pic de la vague de froid cet hiver. Le coût des combustibles fossiles va de plus augmenter rapidement avec l’imposition par Ottawa d’un prix de la tonne d’émissions qui devrait atteindre 50 $ en 2022.
L’huile à chauffage est 1,4 fois plus polluante que le gaz naturel et 102 fois plus que l’hydroélectricité, selon les données de la Ville de Montréal qui voulait l’interdire en 2017. Le Québec étant très loin de sa cible de réduction des gaz à effet de serre, selon les Accords de Paris, de – 20 % en 2020, la substitution du mazout par de la biomasse forestière résiduelle dans le chauffage figure au premier rang des options faciles à mettre en œuvre.
Comment le chauffage au mazout survit malgré tout ?
Pour alléger la charge sur ses centrales en hiver, Hydro-Québec propose une solution bi-énergie hybride mazout-électricité qui connaît un certain succès. En greffant une chaudière électrique (chauffage à eau chaude) ou un chauffe-air (chauffage à air pulsé) à l’appareillage en place, il est possible de bénéficier d’une réduction considérable du coût de l’électricité lorsque la température extérieure atteint -12 °C.