C’est un phénomène qui s’amplifie, les acheteurs de maisons ou de condos, et en particulier de première maison, sont de plus en plus célibataires et de plus en plus de sexe féminin. Tous les acteurs du marché tentent de s’adapter à ces données récentes, qui montrent notamment que le nombre de ménages à une personne est en constante augmentation et représente désormais un tiers de la population québécoise, soit plus du double qu’il y a 40 ans.
Qui pense acheter une maison en étant jeune célibataire ?
Les données démographiques permettent de mieux comprendre les comportements d’achat. Au pays, l’âge moyen d’un premier mariage est passé de 25 ans à 31 ans et les mères ont un premier enfant plus tard, à 30 ans plutôt qu’à 27 ans, selon les données de Statistique Canada. Est-ce pour autant que le projet d’acheter une maison en étant jeune célibataire est en augmentation ?
En 2014, l’âge moyen des acheteurs d’une première résidence était de 36 ans, alors que la majorité des précédents propriétaires d’une maison l’avait achetée avant d’atteindre 30 ans. Une année plus tôt, l’âge moyen était de 29 ans au Canada selon des données de la Banque de Montréal.
Une étude de l’APCHQ datant de fin 2014 a mis en lumière que 62 % des acheteurs d’un bien immobilier neuf au Québec étaient des femmes, dont 35 % étaient sans conjoint. C’est, de plus, une tendance qui ne faiblit pas, selon d’autres chiffres d’intentions d’achat datant de 2017.
En plaçant ces données en corrélation, on s’aperçoit que de plus en plus de jeunes célibataires achètent une maison mais de plus en plus tard. Selon différents sondages ce serait le résultat d’une inquiétude générale sur leur capacité à pouvoir honorer les mensualités hypothécaires jusqu’à leur terme. Le besoin de se marier étant aussi en baisse, de jeunes célibataires achètent une maison en étant en couple, mais pas obligatoirement dans le but de fonder une famille, ou du moins pas tout de suite.
Ce qui freine d’acheter une maison en étant jeune célibataire
La durée de possession, ou le taux de stabilité, est un facteur notamment pris en compte par les institutions financières, souvent frileuses à l’idée de faire signer un contrat de prêt hypothécaire à un(e) jeune célibataire. Non seulement la banque ne sait pas si elle peut compter sur l’apport d’un(e) conjoint(e), mais elle peut en outre difficilement évaluer le temps que passera la personne dans la maison avant d’avoir envie de la revendre.
Au Canada, l’acheteur médian possède sa maison pendant environ 11 ans, contre 7 ans au Québec, ce qui est relativement peu, surtout si l’on emprunte sur 15 ou 20 ans. Les banques préfèrent toujours la stabilité mais s’attendent à ce qu’un(e) célibataire ne le reste pas toute sa vie.
Par ailleurs, les nouvelles règles hypothécaires qui obligent les banques à réaliser des simulations de crise, ne jouent pas en faveur des célibataires. Là encore, deux revenus valent mieux qu’un.
Comment acheter une maison en étant jeune célibataire ?
Cependant, les jeunes célibataires se tourneront plus volontiers vers un bien moins coûteux, ce qui peut augmenter leurs chances d’entrer dans les cases. Les jeunes célibataires devront toutefois faire attention au surendettement, qui devient un problème au Québec. Le taux d’endettement moyen a explosé pour dépasser les 170 % et 18 000 $ par personne en moyenne (hors hypothèque!).
Il existe des aides à l’achat d’une première maison, notamment sous forme de crédit d’impôt, auxquels les jeunes célibataires peuvent avoir accès, mais les aides les plus intéressantes (des villes notamment) concernent plus les jeunes familles avec un enfant.
On peut conclure qu’acheter une maison en étant jeune célibataire au Québec n’est pas de tout repos. Pourtant, ils sont toujours plus nombreux et une clientèle qui se tournera plus volontiers vers les condos.